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INFO 6 COMMUNAUTES PAROISSIALES DU DISTRICT DE REMOULINS
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HP-Dernière mise à jour : 26 avril 2020 REFLEXIONS ENFANTS
Et
tout s’est arrêté…
Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde
dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait
le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été
stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à
l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà
contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va t-il se passer
après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine
petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?
Après ?
Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long
confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de
travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long
jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent.
Et nous appellerons cela le dimanche.
Après ?
Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3
soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des
autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou
aux cousins qui sont loin.
Et nous appellerons cela la famille.
Après ?
Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout
acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et
convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui
prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera
jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de
son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout
amour.
Et nous appellerons cela la sagesse.
Après ?
Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical
à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les
chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit
les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le
sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons
toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur
prochain.
Et nous appellerons cela la gratitude.
Après ?
Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente
devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui
comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps
ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer
et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un
don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter.
Et nous appellerons cela la patience.
Après ?
Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp
créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners
partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses où
amener les enfants à l’école.
Et nous appellerons cela la fraternité.
Après ?
Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans
l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette
poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après,
nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être
sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit.
Et nous appellerons cela la justice.
Après ?
Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous
sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou
de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine.
Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si
nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le
meilleur. Simplement parce que nous sommes humains.
Et nous appellerons cela l’humanité.
Après ?
Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses
chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après.
Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que
nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la
distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se
joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit
ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et
l’autre de la vie,
nous l’appellerons Dieu.
Après ?
Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il
nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se
joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a
pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de
vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la
tristesse.
Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit
au cœur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela,
il n’existe pas de mot.
Ecrit par Pierre
Alain LEJEUNE, prêtre à Bordeaux
Qui
dit qu’il n’y aura pas de Semaine Sainte?
N’avez-vous pas
vu l’immense procession de personnes, sans tunique, ni ceinture, ni capuche,
testées positives du coronavirus ?
Ne voyez-vous
pas la Via Crucis du personnel soignant remonter le Calvaire de la pandémie,
débordant de force et l’angoisse de ne pas pouvoir tenir bon au cœur?
Celui qui dit
que le Nazaréen ne sortira pas pour cette Semaine Sainte, n’a pas vu les
médecins en blouse blanche et au coeur sensible, qui portent la croix de douleur
des personnes touchées ?
Ne voyez-vous
pas autant de scientifiques, transpirer sang et eau, comme à Gethsémani , pour
trouver un traitement tel un vaccin ?
Ne dites pas
que Jésus ne passe pas dans les rues cette année, alors qu’il y a tant de gens
qui doivent travailler pour apporter nourriture et médicaments à tout le monde ?
N’avez-vous pas
vu le nombre de Cyrénéens s’offrir d’une manière ou d’une autre pour porter les
lourdes croix ?
Ne voyez-vous
pas combien de personnes, des Véroniques, sont exposées à l’infection pour
essuyer le visage des personnes touchées ?
Qui a dit que
Jésus ne tombait pas à terre à chaque fois que nous entendons le chiffre froid
de nouvelles victimes ?
N’est-ce pas
autant de maisons de repos, remplies de personnes âgées aux facteurs à risque
les plus élevés et de leurs soignants, qui vivent la Passion ?
N’est-pas comme
une Couronne d’épines pour les enfants qui doivent vivre cette crise enfermés,
sans trop comprendre et sans courir dans les parcs et les rues ?
Ne se
sentent-ils pas injustement condamnés : les écoles, les universités et tant de
magasins obligés de fermer ?
Tous les pays
du monde, ne se sont-ils pas frappés, flagellés, par le fléau de ce virus ?
Ne sont-ils pas
comme Ponce Pilate qui se lave les mains, les dirigeants qui cherchent
simplement à tirer un avantage politique de la situation ?
Ne
souffrent-elles pas, impuissantes comme les disciples sans le Maître, autant de
familles confinées à la maison, beaucoup avec des problèmes, ne sachant pas
comment et quand tout finira ?
Le visage
douloureux de Marie, ne se reflète t-il pas dans celui de tant de mères et de
membres de famille, souffrant de la mort - en plus à distance - d’un être cher
?
N’est-elle pas
comme le dépouillement d’un vêtement, l’angoisse de tant de familles et de
petites entreprises qui voient leurs économies s’évanouir ? L’agonie de Jésus
n’est-elle pas liée au manque de respirateurs dans les unités de soins intensif
de tant de pays ?
Ne dites pas :
pas de Semaine Sainte, ne le dites pas, car le DRAME DE LA PASSION n’a surement
presque jamais été aussi réel et authentique.
« Offrir tout l’homme au Père sur l’autel de nos cœurs »
Mgr Nicolas Lhernould – Evêque de
Constantine (La Croix, 6 avril 2020)
En ces
temps de confinement et à l’orée de la Semaine sainte, Mgr Nicolas Lhernould,
évêque de Constantine, invite à réfléchir sur « l’eucharistie du cœur ».
Jésus a commencé par écouter, pendant trente ans, avant de
commencer à prêcher. À son exemple, il faut nous mettre à l’écoute de la Parole,
longuement, avant de l’annoncer, parfois par des mots, toujours par notre vie ;
mais aussi à l’écoute de l’autre, que cette Parole veut rejoindre : de sa
langue, de sa culture, de sa recherche de Dieu… Écouter dans la prière comment
et combien Dieu aime l’autre vers lequel il m’envoie. Et ainsi, faire déjà
beaucoup de bien à l’autre par la prière, ce lieu où mystérieusement, en le
portant dans mon cœur et mes pensées, je peux déjà l’aider à s’approcher de Dieu
en m’en approchant moi-même.
On ne sait presque rien sur la manière dont Jésus a «
écouté » à Nazareth. On ne peut que l’entrevoir derrière sa façon de parler,
lors de sa vie publique. On peut aussi imaginer qu’à l’exemple de Marie, sa
mère, il passa de longs moments à méditer dans son cœur tous les événements, à
les y garder, les y recueillir, non pour lui-même, mais pour déjà les offrir à
son Père, les préparer à la rencontre avec lui. Eucharistie du cœur avant la
première messe que Jésus célébrera le soir du Jeudi Saint.
À l’image de Jésus, garder au cœur visages, événements,
sans négliger les plus insignifiants au premier regard ; y déceler, y
reconnaître la lumière de Dieu, présent, silencieux, caché. Offrir cela dans le
secret, sur l’autel intime du cœur, en rendant grâce à Dieu pour l’autre tel
qu’il est, pour sa beauté qu’il tient de lui, en invoquant sur lui toute la
bonté de Dieu. Ainsi, préparer la rencontre, comme on pétrit une pâte qui lèvera
plus tard et deviendra du pain. Mais aussi, déjà, la vivre au plus intime qui
soit, là où le regard trouve sa joie à contempler l’autre au meilleur de
lui-même, tel que Dieu le regarde et l’aime à chaque instant.
L’eucharistie du cœur prépare, et en même temps prolonge,
celle où Jésus se donne sur l’autel de la messe. Dans la mesure où l’offrande de
la messe embrasse le poids d’amour contemplé dans la vie, recueilli dans la
prière, célébré dans le cœur et porté à l’autel. Dans la mesure aussi où la
messe s’étire et se prolonge en action de grâce, en rencontre, en partage, en un
mot, en amour et en vie.
Exercer, sur cet autel du cœur, notre responsabilité de
collaborer à la mission de Jésus, de présenter au Père toute l’humanité. Dans un
geste d’offrande, et dans la certitude que ce travail intérieur, comme celui
d’une mère sur le point d’enfanter, transforme, irrigue et illumine le monde,
d’une manière que Dieu connaît, selon les voies que lui seul sait. La prière
associe toute l’humanité, ainsi présentée sur l’autel du cœur, portée dans le
silence vers la rencontre avec la source de toute vie, au mystère de la
rédemption, qui rejoint tous les êtres humains, créés par Dieu lui-même à son
image et à sa ressemblance. Nul besoin que l’autre soit conscient ni même
consentant. Rien pourtant en cela ne force sa liberté. Gratuité d’un amour qui
embrasse l’autre comme un frère, en l’associant au mystère dans la foi, dans le
secret et le respect de la prière, sans jamais prétendre ni même tenter de le
posséder d’aucune manière.
Quand bien même nous n’aurions plus rien à faire, quand
auraient disparu toutes les œuvres extérieures d’un bel apostolat, quand les
circonstances, même, empêcheraient de célébrer la messe, rien ne pourrait faire
disparaître cette opportunité quotidiennement à notre portée d’offrir tout
l’homme au Père sur l’autel de nos cœurs. L’homme concret, rencontré, regardé,
touché, nourri, guéri, écouté ; l’homme servi et aimé, en commençant par le plus
petit, auquel Jésus lui-même a voulu s’identifier. Car ce que vous avez fait au
plus petit de mes frères, dit-il dans l’Évangile, c’est à moi que vous l’avez
fait.
Quelle charité plus grande, au-delà de tous les secours
nécessaires que l’on peut apporter à quelqu’un, que de l’accompagner un peu plus
encore au seuil de la rencontre avec celui qui seul est bon, en l’introduisant
par le labeur de la prière, dans le lumineux mouvement du mystère de la
rédemption ? Souvent - et même toujours - on se rendra compte en deçà du visible
qu’en réalité, c’est Dieu qui est à l’œuvre en tout cela, et que derrière les
traits de ceux et celles que nous lui présentons, c’est lui qui vient à nous et
qui, sans cesse, se donne.
Ecrit par
Pierre Alain LEJEUNE, prêtre à Bordeaux
Et après ?
Et tout s’est arrêté…
Ce monde lancé comme un bolide dans sa
course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont
personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a
soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit
parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie !
Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va
t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque
la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?
Après ? Nous souvenant
de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour
dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert
comme il est bon de s'arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et
les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.
Après ? Ceux qui
habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble,
à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à
papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et
nous appellerons cela la famille.
Après ? Nous écrirons
dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la
différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a
besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne
chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette
limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction
puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons
cela la sagesse.
Après ? Nous
applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi
les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus
à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans
cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de
l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux
qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous
appellerons cela la gratitude.
Après ? Nous
déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et
de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur
tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ;
que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non,
le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque
minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.
Après ? Nous pourrons
décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant
cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles
échangées, d’entraide pour aller faire les courses où amener les enfants à
l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.
Après ? Nous rirons en
pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans esclavage d’une machine
financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des
vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre
de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel
qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.
Après ? Nous nous
souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de
couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement
parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous
sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous
transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement
parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.
Après ? Dans nos
maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous
pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous
aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons
découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance
géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi
du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci
et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de
la vie, nous l’appellerons Dieu.
Après ? Après ce sera
différent d'avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent.
Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien
plus éprouvante que la mort physique. Car il n'y a pas de résurrection sans
passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu
sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela,
pour dire cette lente transformation de nous qui s'accomplit au cœur de
l'épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n'existe pas
de mot.